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Les Cramignons Liégeois
28 octobre 2007

Usages divers de la hotte à Liège

La bot’rèsse liégeoise en pays de langue germanique

Plusieurs régions flamandes et rhénanes ont vu jadis les bot’rèsses de Liège traverser leurs villages et fréquenter leurs marchés. Les parlers de ces régions leur ont gardé leur nom wallon.

Exemple parmi d’autres du rayonnement d’un vocable de chez nous en dehors de nos frontières linguistiques, phénomène trop peu connu des wallons et insuffisamment étudié jusqu’ici, alors que les emprunts germaniques en wallon, de tout âge et de toute catégorie, sont particulièrement recherchés et commentés.

Comme l’aire d’extension du mot bot’rèsse est liée à l’expansion des bot’rèsses elles-mêmes, il serait intéressant de reconstituer celle-là pour connaître celle-ci. Nous ne pouvons songer à entreprendre pareille étude qui mériterait de tenter un germaniste.

On se contentera de quelques indications provisoires, déjà suggestives, du reste.

Notons tout d’abord que la bot’rèsse est connue de longue date à Hasselt : J. Gessler a cité un texte de 1683 où il est question d’une bottres, puis d’autres de 1544-45 où on parle de butterssen ou boterssen.

La bot’rèsse, porteuse de hotte et messagère, surtout liégeoise, est connue dans les parler d’Eupen, du Limbourg hollandais et belge, du Hageland, de Louvain sous des formes plus ou moins altérées ; boträz à Eupen, botterès à Fauquemont, botries à Tongres, botrios  à Russon, badros à Hasselt, bottres et bottros en hesbignon, patros dans le Hageland et potros à Louvain. A hasselt, le nom badros continue à être porté par les wallonnes, qui, le mardi et le vendredi, viennent acheter le beurre et l’envoient à Liège dans de grandes mannes.

De même, les marchands de beurre fréquentant les marchés limbourgeois s’appellent boti.
Ce n’est pas vers le nord seulement que l’on retrouve nos bot’rèsses, le dictionnaire rhénan signale botterès à Sant-Vith (femme insolente) et le dictionnaire de Luxembourg note botterès = femme bavarde et cancannière ; ce qui atteste que, si nos liégeoises ne craignaient guère les voyages lointains, elles ne se taisaient pas plus en route que sur les marchés de Liège. On remarquera la masculinisation du mot.
 

hl10000507

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Commentaires
S
du courage, des besoins, faisaient de ces femmes une vie particulière...
Les Cramignons Liégeois
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